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Madrid

Semaine Sainte 2012 709

De Madrid, je conserve la nostalgie de ces plantes luxuriantes, du soleil méditerranéen, de quelque-chose qui me rappelait un peu la Californie, cette Nouvelle-Espagne, oui j’ai connu la Californie avant l’Espagne ! L’Espagne et le portrait de Giovanna, longtemps rêvé, je dois cela à ma femme Nathalie.

Extrait numéro 2 : le paseo della Castillana.

Constanza et Giovanni aimaient le paseo de la Castellana et ses senteurs estivales, l’Afrique qui remonterait incidemment jusqu’en Europe avec les fontaines de ses jardins andalous et ses chaleurs étouffantes. Ce n’était pas une Espagne véritable, celle qui serait un jour déconstruite par Picasso et par Dali. En fait il n’y avait de tout cela qu’un rêve diurne tracté par une locomotive du Crétacé sur l’axe Paris-Orléans récemment électrifié, filant vers Biarritz ou la frontière, quelque-chose que ne comprendraient pas même les milliardaires américains et les amoureux anglais qui se pâment de nostalgie à bord de la voiture bar Sud-Express post apocalyptique du VSOE !

 

 

 

 

Le portrait du musée Thyssen

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Extrait nº1 : le musée Thyssen et Giovanna.

Cependant la quête du couple banni les mena finalement à Madrid. Il existait, au musée Thyssen-Bornemysza un portrait d’une jeune florentine qui ressemblait parfaitement à celui que Constanza possédait de Laura… C’était celui de Giovanna Tornabuoni. Celle-ci n’avait pas épousé un condottiere mais un banquier prénommé Lorenzo. Cependant elle était morte dans des circonstances semblables. Giovanni et Constanza se plurent au soleil de Madrid et y louèrent un appartement pour poursuivre leurs recherches sur l’Italie de la Renaissance. La Bukhovnine ne semblait guère avoir laissé de traces, au grand effroi de la princesse. Mais qui sait si Giovanna Tornabuoni, du haut de son ciel, ne pourrait pas répondre aux questions des Bannis ? Ils recherchèrent les autres portraits de Giovanna et se rendirent à Paris, au musée du Louvre, observer les deux fresques de Botticelli, représentant l’une Lorenzo Tornabuoni, l’autre sa fiancée, Giovanna degli Albizzi. Ces deux jeunes Florentins, nés en 1468, mariés en 1486 étaient morts tragiquement peu après. En dehors du portrait par Ghirlandiao du musée Thyssen-Bornemisza bien sûr, il y avait les fresques de la chapelle Tornabuoni, dans l’église santa Maria Novella, de Florence… Giovanni fit un zeugma, un pont, entre la fresque de Lorenzo et une gravure du songe de Poliphile, par Colonna, datant de la même époque. Les jeunes gens étaient représentés dans une posture similaire, dans un environnement forestier, entourés de jeunes femmes. Il se rappela ensuite que polia, en grec signifiait blanche, brillante, et qu’on pouvait rapprocher cela du nom de famille de Giovanna, Albizzi ! Il ne trouvait pas cela très scientifique, mais intéressant du point de vue herméneutique … C’est ainsi que Laura, par l’intermédiaire de Giovanna, devint sa propre Polia, et qu’il la cherchait en parcourant les pages du livre du dominicain vénitien…